Les tresses merina : fusion de l’art de la coiffure et de la culture

“A Madagascar, chaque ethnie a sa propre façon de se tresser les cheveux. Pour les Merina, l’arrangement des cheveux présente une variété étonnante qui mete en valeur leur culture. Que ce soit pour les hommes et les femmes des hauts plateaux, le « randrana » dépasse le cadre esthétique car la manière dont une personne se coiffait permettait de déterminer sa place dans la société : âge, famille, rang social…”

 

Dans la région des hauts plateaux, les tresses malgache se conjuguent aussi bien au féminin qu’au masculin. Plus qu’une coiffure, les nattes avaient une signification culturelle et ancestrale pour les Merina. Au-delà de l’esthétisme, l’art de la coiffure marquait un évènement important dans leur vie : mariage, deuil, circoncision…

 

Les tresses merina au féminin

 

Les tresses merina au féminin

 

Autrefois, dans la région Analamanga (dans le capital de la grande île malgache), plus exactement dans les hauts plateaux, les femmes appartenant à une même famille se coiffaient de la même façon durant une cérémonie de circoncision. Elles avaient le choix entre le « Randra-madinika » ou « le difisesy ». Au quotidien, les petites filles arboraient une tresse particulière appelée « lambomiditra ». Quant aux adolescentes et les dames, elles devaient porter le « tana ivoho ». Il faut noter qu’une veuve devait se coiffer en « bango tokana ».

 

Les tresses et les hommes des hauts plateaux

 

Les tresses et les hommes des hauts plateaux

 

Au commencement du XIXe siècle, les hommes et les femmes merina arboraient des cheveux coiffés en nombreuses petites tresses. Ces dernières pouvaient être enroulées en bouclettes. Il est tout de même important de signaler que la façon dont se coiffaient les hommes changeait en fonction des époques. D’après Alfred et Guillaume Grandidier, le roi Andrianampoinimerina portait une coiffure spéciale baptisée « ny boko antompona ». Quant à Andriamasinavalona, ses sujets et lui portaient une touffe plus longue que les autres en guise de toupet. Pour des raisons militaires, les hommes merina abandonnèrent les tresses bien avant la guerre de 1914. Ce fut le cas pour beaucoup de Betsileo.

 

Les tresses en période de deuil

 

Randrana

 

Il faut savoir que pour l’ethnie merina, la coiffure traditionnelle masculine a disparu suite à la mort de la reine Rasoherina en 1869. Par ailleurs, le « Cimier transversal » n’était plus à la mode depuis la disparition des soldats. Pour la gent féminine, la coiffure traditionnelle se changeait en « Tananivoho ». Sachez que ce type de coiffure est toujours en vogue jusqu’à maintenant.

Durant une période de deuil royal, la tradition imposait à tout le peuple merina de sacrifier leurs cheveux. De ce fait, les hommes tout comme les femmes devaient se raser le crâne à l’exception des princes héritiers et quelques personnes de leur entourage. Très stricte, cette coupe marquait le renouvellement du temps de deuil, qui pouvait durer une année. Durant le décès de Radama Ier, le peuple se rasait le crâne à trois reprises.

 

Les croyances merina autour des tresses

 

Les croyances merina autour des tresses

 

Comme dans beaucoup de tribus de Madagascar, d’anciennes croyances perdurent autour des tresses. Il est interdit de se couper les cheveux pendant le jour de son anniversaire sous peine de tomber malade. Remercier la personne qui vous a coiffé ou compter les tresses de quelqu’un pourrait vous rendre chauve. Il faut remarquer que ces croyances persistent encore aujourd’hui chez les Merina.

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